samedi 12 avril 2008

Jour -62: La route

0 km. Cum: 0km

Bromont, Qc - Difficile de ne pas reprendre la phrase célèbre des Invincibles: "Il n'est point de réel voyage dont la destination ne soit le point de départ". C'est exactement ce que je compte faire, c'est à dire partir de chez-nous sur mon vélo et revenir par le même moyen, comme pour mes courtes randonnées à la différence que je prends 12 semaines pour revenir.

Le Québec a récemment été nommé le paradis des cyclistes par National Geographic, mais il faut avouer que pour le cycliste sur route qui désire franchir de longues distances sur des pneus étroits, la Route Verte n'est pas le meilleur choix dans plusieurs tronçons. Il faut connaître le superbe réseau de routes désignées par l'Adventure Cycling Association(ACA) aux États-Unis.

En utilisant ce réseau de routes, je prévois me rendre jusque sur la côte ouest américaine. De Bromont, j'irai jusqu'à Burlington au Vermont et rejoindrai la Northern Tier TransAmerica qui traverse les Adirondacks et l'état de New-York jusqu'à Niagara. De là, jusqu'à Erie en Pennsylvanie, où je suivrai l'Underground Railroad dans un axe Nord-Sud en Ohio et au Kentucky. Cette route suit grosso modo la route clandestine que suivaient les esclaves pour se libérer du sud avant l'abolition.

Ensuite, je planifie suivre la route 76, la TransAmerica Trail originale inaugurée en 1976. Cette route traverse le sud de l'Illinois et de l'Indiana et du Missouri, le Kansas, le Colorado, l'ouest du Wyoming, du Montana et via l'Idaho rejoint l'Oregon et se conclut à Astoria sur la côte du Pacifique. Suivre cette route de ce sens là est contraire aux vents prédominants, ce qui fait croire que je serai vent de gueule - pour paraphraser Foglia* - pour une bonne partie du trajet. Selon l'ACA, il s'agit d'un mythe, car à cette latitude, les cyclistes observent un peu de tout en terme de vent et ce sont majoritairement des vents latéraux qui risquent de me souffler dessus.

Je prévois me rendre à Vancouver en longeant la côte et le Puget Sound en face de Seattle. De Vancouver, je vais suivre la route Transcanadienne vers l'est. En Alberta, j'aimerais traverser le Icefields Parkway entre Jasper et Banff, mais rien n'est sûr. De Winnipeg, je compte retraverser au sud de la frontière pour éviter de traverser la partie ouest de l'Ontario pour piquer à travers le Minnesota, le Wisconsin et le Michigan pour rallier Sault-Ste-Marie, Ottawa et éventuellement Bromont.

Ça donne plus de 12 000 kilomètres en tout. Avec une moyenne globale de 150 km par jour, ça se coince à l'intérieur de 90 jours. Dans des randonnées antérieures, mais jamais aussi longues que celle-ci, j'avais estimé que 160 km, c'était habituellement la frontière naturelle de mon endurance à partir de laquelle le périnée et le mental commencent à chercher une halte pour la nuit. Dépendant du vent et de sa direction, du relief et de ses caprices, de la météo et ses rigueurs, du bonhomme et de ses émotions, il y aura sûrement des journées plus longues et des journées plus courtes. Les plus longues n'étant pas nécessairement celles où je couvre moins de distance...

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*Selon Pierre Foglia, en vélo, on roule avec vent de cul ou avec vent de gueule. De façon moins "poétique", on entend souvent vent de dos et vent de face. Ceux qui trouvent que le nom de ce blog est vraiment pourri, dites vous que j'ai choisi la formule "poétique" la moins pire...

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