mardi 20 mai 2008

Jour -24: Géographie 101

0 km. Cum: 0 km

Bromont, Qc - Quand je parle de mon périple aux États-Unis, la plupart des gens ont suffisamment de repères pour pouvoir s'imaginer le tracé de mon voyage sans trop de problèmes. C'est quand j'évoque l'autre voyage, celui au Moyen-Orient, que je vois des visages en point d'interrogation. Premièrement, ce terme rappelle plus souvent qu'autrement les sombres pages de l'actualité mondiale. Le conflit israélo-palestinien, l'invasion américaine de l'Irak, les escarmouches avec les Kurdes, les tensions au Liban, la pseudo-menace nucléaire de l'Iran sont tous des sujets qui occupent le premier plan et découragent plusieurs globetrotteurs de s'y aventurer.

Difficile de nier que cette région constitue un casse-tête diplomatique important. La reconnaissance d'Israël par ses voisins est une pièce maîtresse du puzzle, mais il y a aussi la dichotomie musulmane chiites-sunnites, les courants libéraux pro-occident qui s'opposent aux orthodoxes, les peuples que les frontières coloniales arbitraires ont laissés orphelins de pays et que dire des millions de réfugiés victimes que plus de 50 ans de guerre ont laissés sans terre. Il y a plus d'un drame humain dans cette région et il faut prendre beaucoup de recul, là plus qu'ailleurs, avant de pointer un seul coupable du doigt. Il y a moyen de faire un voyage de tourisme sécuritaire dans cette région. Encore là, il faut être prudent avec le mot sécuritaire. Que l'on voyage aux USA, en Chine ou au Moyen-Orient, la sécurité n'est jamais une notion absolue. On peut demeurer paisiblement à Rivière-Ouelle toute sa vie, loin des conflits internationaux et du tumulte des grandes villes et terminer ses jours dans la violence la plus gratuite.

Quelques pays du Moyen Orient offrent une expérience touristique intéressante dans un corridor qui vit dans une paix toute relative, mais bien réelle. La Jordanie, un peu plus grande que le Nouveau-Brunswick, est limitrophe d'Israël à l'ouest et de l'Irak et l'Arabie Saoudite à l'est. Il s'agit d'une monarchie très stable, assez libérale, avec des amitiés diplomatiques américaines et britanniques. La Jordanie a signé un traité de paix durable avec Israël que ses voisins respectent. Reconnu comme un des berceaux de la civilisation, la Jordanie permet de toucher au Jourdain et à la Mer Morte sans s'aventurer en territoire israélien. Il y a bien sûr des ruines romaines et grecques, Petra la cité rose, des châteaux médiévaux de l'époque de Saladin sans oublier de belles randonnées à faire dans le désert à Madaba et Wadi Rum.

Située au nord de la Jordanie, la Syrie occupe le double du territoire de son voisin du sud. À l'ouest, en plus de la Méditerranée, on trouve le Liban et Israël auprès duquel elle revendique les hauteurs du Golan depuis la guerre de six jours (1967). C'est la raison pour laquelle la Syrie, à majorité sunnite, appuie financièrement le groupe chiite Hezbollah qui occupe littéralement le sud du Liban et qui fait la vie dure au voisin israélien. À l'est, c'est le champ de bataille de l'Irak qui pressurise la frontière par l'afflux important de réfugiés. Même si la Syrie est considérée dans l'axe du mal de George Bush, on y circule tout de même librement avec un visa de touriste, à condition de ne pas avoir de tampon israélien dans son passeport. On peut y admirer des vestiges de l'empire romain et des croisades et bien sûr des mosquées monumentales qui valent le détour.

Après un peu plus de 15 jours en Jordanie et Syrie, nous passerons le reste de nos vacances en Turquie. La capital
e Istanbul, d'où nous rayonnerons, est à cheval entre l'Europe et l'Asie. C'est Byzance qui est devenue Constantinople (à la conversion de l'empereur romain Constantin au catholicisme) qui s'appelle maintenant Istanbul depuis la chute de l'empire Ottoman à l'issue de la 1ere guerre mondiale. Peuplé de musulmans à plus de 99%, c'est pourtant un pays laïc au coton qui interdit le port du voile islamique dans les institutions publiques (une loi récente autorise le port du voile à l'université et soulève des protestations). Le conflit en Irak a réveillé de vieilles querelles avec les Kurdes à l'est du pays, mais l'ensemble du territoire demeure stable et ouvert aux touristes, le pays faisant moult efforts pour remplir plusieurs conditions civiles afin d'adhérer à l'Union Européenne.

.

Aucun commentaire: