lundi 16 juin 2008

Jour 2: Welcome to NY State


157 km. Cum: 352 km.

Long Lake, NY - C'est fou comment on peut réussir à se perdre dans si peu de bagages. Hier soir, avant d'aller au lit, c'est la panique totale, je ne trouve pas ma brosse à dent. Elle est dans un ziploc avec mon rasoir, mes lames et ma plaque occlusale. Je m'endors convaincu de l'avoir laissé à la maison et j'envoie un courriel à Monia ce matin, dérouté qu'elle n'en ait pas parlé au téléphone hier. En refaisant mon sac avant de partir tadam!, le ziploc et son contenu est bien blotti dans la pochette droite.


Petit déjeuner à Vergennes (un peu gênant à prononcer en anglais) et un petit 50 km facile dans un peu de brume qui a laissé place à un soleil de plomb. J'ai traversé dans l'état de NY sur le pont Champlain pour aboutir à Ticonderoga. Chargement d'un nouveau segment sans problème sur le GPS qui me démontre que mes bogues sont probablement terminés.


De là, j'ai pénétré dans les Adirondacks par une pente assez costaude qui m'a fait croire que ça donnerait le ton au reste de la journée, mais seulement deux autres pentes similaires m'ont fait suer autant. Pour le reste, une succession de rolling hills, des collines roulantes comme dirait Pat Burns. Une journée somme toute plus sportive.


Le parc change beaucoup des terres agricoles. Moins de résidents, plus de forêts, arômes différents, comme une odeur de randonnée en montagne. Moins de services, alors j'ai profité de toutes les occasions possibles de faire le plein et j'ai mangé un peu plus qu'hier.


Difficile de ne pas penser à la fête des Pères aujourd'hui. Ne m'ayant pas reproduit par choix, j'ai la chance de côtoyer un bon paquet de pères qui méritent une belle pensée aujourd'hui. J'ai passé la journée à faire un inventaire de pères en commençant par feu le mien et en me surprenant à presque oublier les p'tits derniers comme Marco, Georgio, Ben et Eric. De grâce, n'appelez pas tous vos bébés Eric !


Parlant de noms, je n'ai pas traversé beaucoup de villages, mais j'ai pu apprécier quelques joyaux de nomenclature. Ces noms me fascinent. J'essaie de m'imaginer les pionniers civiques qui ont nommé la place: "On va appeler ça Issoudun, on passe au vote". J'ai passé à Severance et Paradox. Imaginez la première rencontre avec une fille de Paradox. "Tu viens d'où ?" "Je viens de Paradox..." "OK, bye !". Avouons que ça n'a rien empêché pour les filles de St-Louis-du-Ha!-Ha!...


Pour les noms de villages bizarres, la France est dure à battre. En Bourgogne, Chissey-en-Morvan et dans le Cahors, le célèbre Montcuq (avec le q muet, mais combien sonore). Là, je ne m'abaisserai pas à reprendre mon exemple de la première rencontre, mais svp, restez décents dans les commentaires :-).


[16:30] Je suis arrivé à Long Lake, un village moyen, avec la ferme intention de manger et dormir ici. Au seul motel de l'endroit, qui m'a l'air très classe, je fais le pied de grue à l'extérieur en rédigeant ceci et me faisant dévorer par les mouches. L'endroit est manifestement ouvert, mais trois messages à l'entrée: "Manager gone to dinner", "For emergency, house on the hill", "Manager on property, honk your horn". Personne ne répond à la maison sur la colline et j'ai beau chercher, pas de klaxon sur ma bécane...


[17:45] J'ai fini par me résigner et profiter de l'attente pour me restaurer en retournant sur la Main Street. Une bonne bouffe, mais c'est toujours gênant de circuler près des autres clients dans une tenue éprouvée par les kilomètres.


[19:00] Toujours personne au motel, mais des travailleurs sur le site m'assurent que c'est ouvert et que le gérant sera là dans l'heure... ou l'autre... Je ne bouge pas d'ici et je m'installe dans une chaise pour faire le tour des photos et compiler les statistiques de la journée.


[20:00] Sont-ce les mouches noires qui m'ont influencé, mais j'ai eu la brillante idée de sonder une porte ou deux et coup de chance, la chambre no 3 n'est pas verrouillée et après inspection, prête à accueillir un client. Qu'est-ce que vous auriez fait à ma place ?


[21:30] Personne ne s'est présenté, aucune activité à l'office à deux portes de la mienne, je pense que peux dormir tranquille dans mon squat... Vent d'absence.


43.9741, -74.4206

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2 commentaires:

Anonyme a dit...

Salut Éric!!!
Décidément, je me surprend à attendre tes réçits avec beaucoup d'enthousiasme!! Ont dirait que les régions montagneuses ne s'en font pas trop avec l'achallandage... C'était il y a déjà 21 ans, l'été 1987, trois jeunes cyclistes tout frais sorti du secondaire se cherchaient un camping pour la nuit en quelque part dans les montagnes blanches... Wow un KOA, 2 miles à droite... Après une longue ascension de 2 miles, nous avons bel et bien trouvé un camping avec 1 seule occuppant, un bucheron. Le manager étant sorti jusqu'à tard dans la soirée,nous ne nous sommes pas gêné pour mettre le "braker" à on pour avoir de l'eau chaude... Bien qu'étant le premier site à côté de "l'office", nous avons passé une bonne nuit pour filer en douce au petit matin sous le couvert d'un épais brouillard... Qu'est-ce que tu penses que j'aurrais fait à ta place...

pgosseli a dit...

Hi Eric !!!

je me suis jamais laissé prendre aux télé-feuilletons quotidien... le tiens, on y prend rapidement goût... Je disais justement au gars que selon ton itinéraire, tu entrerais dans les Adirondack dimanche ou lundi.. (l'étape de l'alpe de Huez comme dirais les francais !!!) Ca forge les mollets..

En 1982 (17 ans), 4 chums après un match de golf à St-Jean, on descend à Plattsburgh pour faire la fête tard la nuit..après oups faut trouver un motel.. on loue pour 1 pers. on y dort les 4 pis on file en douce vers midi (de la brume dedans nos têtes !!!). Ha oui, pis il y a la fois, dans une pizzeria que l'on a mangé une Large All D. pis qu'on est partis...bla bla bla..

J'avais l'innocence de mes 17 ans. Qu'est-ce que tu penses que j'aurais fait à ta place ? Une rechute..!!!!

Profites bien du paysage montagneux !! Paul !!!