dimanche 22 juin 2008

Jour 9: Comme dans un film

141 km. Cum: 1378 km.


Oberlin, OH - Les Américains, de sauvages capitalistes ? Comme pour tout, il faut éviter de généraliser. Hier soir, en arrivant à cette auberge de charme, j'ai fait la grimace quand la dame de la réception m'a annoncé qu'il ne restait qu'une chambre de luxe avec vue et bain jacuzzi à 149$. Elle a tout de suite vérifié si elle pouvait me faire le tarif internet à 134$ et j'ai signé à ce prix. Ce matin, après m'être goinfré dans le buffet déjeuner colossal (et non continental), je fais le saut en signant la transaction Visa: 109$. Je demande à la fille si elle a pu se tromper. Elle m'explique qu'après discussion avec la gérante de faction, ils ont révisé mon tarif à la baisse, car si j'avais pu, j'aurais pris une chambre plus petite et en plus, on ne charge pas ça à un cycliste qui est venu ici du Canada ! "Eh b'en" aurais sûrement dit mon beau-père qui célèbre son anniversaire aujourd'hui.


C'est dans la brume que j'ai entrepris la route. Pour 30 km, ce fut comme rouler dans le film "I am legend"Will Smith est un des seuls survivants d'une tragédie mondiale. Le dimanche matin chez les Mennonites, c'est ce genre de tranquillité qui prévaut. J'ai sorti de leur territoire en entrant dans Hudson, un village splendide où tous ceux que je rencontrais entraient dans une église, chacun la sienne, j'en ai encore compté six...


Ensuite, c'est une route un peu plus en relief avec quelques grimpes plus sportives, notamment dans le parc Cuyahoga. Ça finit par s'aplanir en de belles ondulations dans lesquelles je croise plusieurs cyclistes du dimanche. Un peu avant Medina, je m'arrête un bon vingt minutes pour tenter de photographier un groupe d'oiseaux de proie qui étaient presque sur la route à mon arrivée. Des charognes à tête rouge, comme dirait mon beau père. On aurait dit des vautours et en plus ils se tenaient à proximité d'un cimetière. Peine perdue, j'ai des flous, des taches dans un arbre et des plumes...


À Medina, pendant un ravitaillement, je me rends compte que le ciel est pas mal sombre pour l'heure et comme de fait, juste le temps de faire le plein, c'est un déluge avec tout le kit d'éclairs et de grêlons gros comme des bleuets du Lac St-Jean. Eux, au Lac, ils exagèrent tout le temps, ça fait que ça nous donne toute une tempête. 40 minutes que ça a duré, pour vrai là là !


Ça dégouttait encore quand je suis reparti, mais ça s'est vite clairé. C'est l'avantage de rouler vers l'ouest, on repart dans la direction que l'orage est venu et on a la paix jusqu'à ce que la prochaine arrive. J'ai pu arriver à Oberlin avant que la prochaine se présente en roulant une quarantaine de km de plat entre des fermes laitières. C'est comme le Vermont qui aurait passé sous le fer à repasser. C'est fou comment le ciel s'impose sur le planche. J'imagine que c'est parce que je viens des Appalaches que ça me frappe autant.


Q&R
[La section qui suit comporte des scènes de nudité. Nous préférons vous en avertir]
Q: Comment vont les fesses et la santé en général ?
R: Dans les premiers jours, ma fesse gauche avait la texture de bubble-wrap. Je pensais qu'il s'agissait d'une adaptation, mais en me badigeonnant les foufounes avec une crème pour fesses de poupon, ça s'est calmé. En fait, un cuissard, c'est un peu comme une couche, mais sans les dégâts. Ce sont des meurtrissures de frottement et heureusement, je n'ai aucune douleur d'appui, car ce serait insupportable. Il est important que le cuissard épouse tous les plis et replis de la fesse. C'est du travail à 40 ans et je replace tout ça presque chaque fois que je me remets en selle. Certains automobilistes pensent sûrement que je me caresse le popotin, mais non... J'ai eu un tiraillement et même un peu d'enflure au tendon d'achille droit, mais avec des applications de glace et du Advil, tout est rentré dans l'ordre. À force de vivre avec une physio, on poigne la twist. En fait, si je tiens compte de l'exposition aux belles-soeurs et beaux-frères, c'est tout le savoir-faire du CLSC La Pommeraie qui me supporte. Ils travaillent presque tous là... En parlant du CLSC, si vous croisez le Doc Landry de la Clinique du Voyageur, ses conseils d'hydratation sont très précieux.


La gentillesse et l'accueil du dernier hôtel m'ont enchanté, les routes d'aujourd'hui m'ont donné des ailes. Vent d'allégresse.


41.2921, -81.2164



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3 commentaires:

Anonyme a dit...

1378 km en 9 jours... c'est plus que mes 2 dernières années de vélo ca...
C'est toujours intéressant de te lire à tous les jours
Question: est-ce que tu planifies prendre une journée de repos bientot? Si tu ne le planifies pas est-ce que tu sens que ton corps va t'en demander une?

Anonyme a dit...

Salut Éric,

Merci pour les bons voeux pour mon anniversaire. J'espère fêter mon 56e anniversaire de la même façon que cette année entouré de mes filles et j'espère avec tous mes gendres. Pour le résultat de l'élection de juin, Lucy Bossé a été élue la nouvelle conseillère municipale de notre belle municipalité. Le taux de participation a été de 22% donc une belle journée qui a été assez longue. Nous te souhaitons que ton périple se continu agréablement.

À bientôt,

Chantal & Jean-Louis

Anonyme a dit...

Salut,

Curieux comme un chat, macaire se lance à la poursuite de Saint-Vincent de Paul. En fait, on aurait pu écrire Vincent DePaul, son nom de baptème. Il est né à Pouy qui est devenu Saint-Vincent de Paul.

Bonne fête de la Saint-Jean de Baptiste...humm, je me demande si il y a un village qui s'appelle Baptiste.

Macaire