jeudi 7 août 2008

Jour 54: Ouachington

165 km. Cum: 7953 km.


Shelton, WA - Ça fait quelques fois que je déjeune au même endroit où j'ai soupé la veille. À Castle Rock, le Rose Tree Restaurant ne paie pas de mine de l'extérieur. Mon repas du soir en valait bien d'autres jusqu'à ce que je goûte à mon dessert. La tarte au beurre d'arachides et chocolat. Ahhh... J'ai failli en demander une autre pour la manger avant de me coucher, mais je n'ai pas osé. J'ai déjeuné là ce matin avec une folle envie de récidiver avec la tarte, mais je l'aurais regretté une fois au guidon.


Je suis parti à 7:30 sans vêtements d'appoint pour une première fois depuis un bon bout. Il fait beau, 16 C et toujours pas de pluie. La dernière fois que j'ai vu tomber quelque chose, c'était de la grêle grosse comme des cailloux, mais c'était à mon entrée au Montana. Depuis c'est sec. À vous lire, c'est une autre histoire sur la côte Est. Des inondations, des routes arrachées, des vacances mouillées, vous ne l'avez pas facile...


Sans trop d'efforts, je touche Toledo avant neuf heures. Contrairement à Castle Rock, ce petit village de rien a une couverture cellulaire . Mon texte de la veille prend alors la route du blogue et je fais le plein de vos messages et commentaires en échange. Toutes les journées de cette aventure sont mémorables, mais pour les plus moches comme hier, écrire me sert d'exutoire. Le paysage n'a rien de différent versus hier, mais d'avoir pitonné mes impressions a lavé tout le méchant et ce matin, je roule tout sourire. Vos messages et commentaires sont un petit extra qui donne du oumph à mon effort comme du nettoyeur à injecteur. Le feu est meilleur après vous avoir lu. Et Monia qui me pousse les actualités quotidiennes avec des petits mots doux. Je vous dis qu'on fait un maudit bon team tous ensemble.


Passé Toledo, à environ 49.6 km vers l'Est, il y a le Mont St-Helens, célèbre pour son éruption de 1980. J'allais abandonner à essayer de le voir, mais j'ai fini par apercevoir un de ses flancs à travers quelques couches de brume diaphane entremêlées à la fumée provenant de la Californie. Le soir avec le soleil à l'ouest, c'est sûrement plus facile, mais ce matin, c'est aussi évident que le mât du Stade vu du sommet de Bromont un soir d'automne, le soleil dans la face.


À Centralia, je fais une première pause au 69e km. Il ne faut pas confondre avec Centralia, Pennsylvanie qui est devenu une ville fantôme dans les années 80 suite à la découverte d'un feu souterrain dans une mine d'anthracite sous le village. Ça brûle encore. Par Google ou Wikipedia, vous trouverez les détails de cette histoire sordide. Il y a des gens qui ont toujours refusé l'évacuation et restent encore là, malgré que la toxicité de l'air excède plusieurs fois les seuils considérés malsains. En quittant le village, un mur me fait face. Ça n'a pas l'air trop difficile d'en bas, mais je dois déclipper un peu avant le sommet, poussant humblement mon vélo en marchant jusqu'en haut pour une rare fois dans ce voyage. Ce sera le seul caprice du relief aujourd'hui.


J'arrive à Elma au120e km pour une deuxième pause, après une succession de fermes, de petits ranchs et de maisons éparpillées le long du chemin. Vraiment pas impressionné par cet état. Je ne sais pas, mais on dirait que tout est ordinaire et sans charme. En quittant Elma, je n'en crois pas mon GPS, mais il y a vraiment une rue Hot-Dog. Le chemin vers Shelton est plus forestier, moins habité, mais il y a beaucoup de chantiers qui défigurent le paysage. C'est quand même intéressant de voir ces grands sapins effilés derrière les jeunes pousses pâles. J'arrive à 16:17 à Shelton et m'installe au Shelton Inn, un endroit correct, mais qui aurait besoin d'un coup de pinceau. Je vais en avoir vu des motels...


Q&R
Q: Qu'est-ce que tu manges ?
R: De la moulée pour cyclistes. Sérieusement, j'essaie de manger le plus normalement possible. La quantité n'est pas vraiment un problème, les portions américaines étant toujours énormes et mes besoins quotidiens dépassent souvent 6000 calories. La qualité et la variété sont plus problématiques, mais c'est beaucoup mieux à l'ouest du Kansas. Les légumes et le poisson sont les denrées les plus difficiles à obtenir. Pour les légumes, je me rabats sur le jus V8. Pendant la journée, je préfère grignoter souvent plutôt que de faire un arrêt dîner. C'est là qu'il y a parfois de la moulée: barres de céréales, barres énergétiques, trail-mix, mais aussi des fruits frais trouvés à l'épicerie. Toujours du Gatorade dans le Camelback et de l'eau dans la bouteille.


Demain, en principe, ce sera mon dernier soir aux USA. Si je me rends à Port Angeles, je pourrai y prendre un traversier le lendemain pour Victoria, BC situé sur l'Île de Vancouver. Ça va faire là les USA, surtout que le dollar canadien n'arrête pas de piquer du nez avec le baril de pétrole qui se dégonfle. Vent de récession.


47.2137, -123.1064

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