dimanche 10 août 2008

Jour 58: L'appel du matelas

0 km. Cum: 8320 km.


Hope, BC - Hier soir, en regardant la carte, je me suis inquiété du fait que la route 5 qui me sépare de Kamloops est en fait une autoroute à péage. Les vélos y sont-ils admis ? Est-ce similaire à la T-C ? Vais-je être refoulé au premier péage ? Voulant vérifier sur le GPS si c'est bien la route que j'avais planifiée, je me rends compte que les cartes ont toutes disparues de même que mes itinéraires. La mémoire auxiliaire, une minuscule carte Micro-SD de 2 GB qui contient toutes ces données, semble avoir été affectée par les conditions mouillées de la journée. Ce machin est supposé être étanche à l'eau si non-immergé. Je peux bien croire que je me suis fait vaporiser sérieusement sur la route, mais cet instrument est supposément conçu pour le plein-air. Je sors la carte de l'appareil, laisse tout ça à l'air libre et je dors là-dessus.


La nuit n'a pas eu d'effet sur la petite carte, malgré que j'aie dormi là-dessus pas mal plus longtemps que je pensais. Encore au lit à huit heures, c'était clair que je n'irais nulle part aujourd'hui. Il faut savoir écouter son corps. J'ai toujours retenu la boutade de Jean-Luc Brassard qui racontait que quand ses collègues d'entraînement essayaient de le tirer du lit, il leur disait: "Je ne paresse pas, je m'entraîne; le repos est primordial dans un programme d'entraînement".


Je pense qu'il s'agit d'une pause judicieuse à l'approche de longues étapes, la retraversée des Rocheuses et potentiellement le début d'une navigation sans instruments si la micro-carte ne se réanime pas. Pour la navigation, ce ne sera pas pire que tous les autres qui se débrouillent avec une simple carte routière et les kiosques touristiques.


J'en ai profité justement pour passer au bureau touristique après avoir renouvelé ma chambre. Selon le guide, il est courant pour les cyclistes de prendre la route 5 pour se rendre à Kamloops, il n'y a pas de problème. J'ai aussi trouvé un guide d'hébergement de l'Alberta. Ça semble beaucoup de papier à l'avance, car je traîne aussi l'équivalent pour B-C, mais je ne garde que les pages pertinentes et recycle le reste. Des bacs bleus, une autre belle canadiennerie.


Le soleil fait de courtes apparitions, mais les nuages s'accrochent encore aux jolies montagnes qui emmurent Hope et déversent leur trop plein de temps en temps. Les touristes fuient les gouttes et remplissent les bonnes places. Vingt minutes d'attente au bar à espresso, même chose au bar laitier. Il n'y a pas d'attraction majeure ici, c'est juste une bonne place pour faire escale avant de se rendre plus au nord vers Kamloops ou plus à l'est vers la vallée de l'Okanagan. Je pourrais passer 3 mois ici et ne jamais dormir au même motel.


J'ai de la difficulté à meubler ces journées de repos. J'ai croisé un coureur et il me semble que je serais allé courir un p'tit 10 km si j'avais eu mes espadrilles. Une fois la ville toute arpentée à la marche et mes cartes routières apprises par coeur, la télé est l'aimant par excellence. Je m'évache devant les Olympiques, mon iPod dans les oreilles. Ce matin à TV5, il y avait un reportage sur les vacances en vélo au Québec. Très pertinent.


Demain, je reprends mon périple. J'ai hâte de lever mes fesses du lit et de mettre les pieds aux pédales. Mes piles sont rechargées, le soleil est supposé être au rendez-vous et le vent du bon bord. Ça risque d'être grisant. Vent de cul.


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1 commentaire:

Anonyme a dit...

Salut Éric,

Salutations de ton "presque-voisin". Félicitations pour ton périple et la prose qui y est associée. La dernière fois que je me suis pris à suivre
un périple comme celui-là, c'était dans la lecture de "Sur la route" de Jack Kérouack.... Pas jeune, je sais... mais on parle de "bon stock".

Content de voir que tu prends bientôt le chemin du retour. Lorsque l'on a des images d'Alvin Hillhouse, il est temps de rentrer... : )
(J'aime bien Alvin, en passant !) J'ai un peu de misère à comprende le "un peu vidé physiquement" après 206 KM que j'ai vu dans ma mise-à-jour de la fin de semaine mais je passerai là-dessus...
En passant, lorsrque des gens sur la rue Shefford me demandent "où est rendu le gars qui courait avec un "spot" dans le front à la noirceur ? ", je réponds
qu'il l'a amené avec lui au cas où il arriverait trop tard pour se trouver une chambre quelque part entre Bromont et Washingon / Victoria....

Vent de Blé d'Inde de chez Tarte !

BON RETOUR ÉRIC et MERCI de partager tout ça avec nous !

Patrick Dunlavey