vendredi 1 août 2008

Jour 49: Les Chiffres du Jour

74 km. Cum: 7135 km.


Sisters, OR - Aujourd'hui, les marchés se sont plutôt bien comportés: Indice Beauté ambiante: 119; Niveau de plaisir brut cumulé: 7135; Indice individuel annualisé: 40; Indice Perception du temps qui passe: 49; Indice Qui sommes-nous: 9; Indice Où allons-nous: 78; Visites aux toilettes: 4; Hébergement au delà des monts Cascades: 0. (Fortement inspiré de Jérôme Minière, Les Chiffres du Jour, Album Chez Herri Kopter).


J'ai pris le départ à sept heures trente plein d'ambition, gonflé à bloc, prêt à affronter le dernier col avant le Pacifique. C'est planche avec un vent favorable jusqu'à Redmond d'où je commence à voir les Three Sisters avec leur coiffe de nuages. Rendu en ville, j'essaie de nouveau d'appeler le Riverside Inn de Vida, après mon appel infructueux depuis Prineville. Comme il n'y a pas toujours pas de réponse, je décide de prendre le temps de lire la feuille volante qui accompagne ma carte (cette feuille est ajoutée au moment de la vente et contient les corrections depuis l'impression de la carte). Toujours bon de bien lire cette feuille, car elle m'apprend que le Riverside Inn est fermé. Rien d'autre à Vida. Rien à 20 milles à la ronde. Je recule vers Mackenzie Bridge au pied du col et appelle au Cedarbrook Lodge. Répondeur, message. Par le temps que j'arrive à Sisters, il m'aura sûrement rappelé. Tant qu'à être au téléphone, j'en profite aussi pour appeler le Department of Transport, car selon cette même feuille, le col de Mackenzie est fermé. Les chutes de neige exceptionnelles de l'hiver ont cassé des arbres et la route est transformée en camp de bûcherons. Ainsi donc, à partir de Sisters, je devrai bifurquer sur le col de Santiam, une rallonge de 11 milles. Pendant que j'avais ce Peter Murphy au bout du fil, j'ai bien failli en profiter pour discuter de techniques d'asphaltage, mais au téléphone c'eût été un défi de m'expliquer tout ça...


À Sisters, j'arrête au dépanneur et j'ai effectivement un message. Bouleau noir, le Cedarbrook Lodge est complet. J'épluche la carte et la feuille, passe une demi-heure au téléphone ricochant d'un endroit à l'autre, les gens me donnant gracieusement les coordonnées de la concurrence. Je refuse une cabine à 200$ et me rends à l'évidence que je fais face à un autre weekend dans un site touristique de choix où l'hébergement est rare sans une réservation de quelques semaines à l'avance.


Je circule dans Sisters, 1100 habitants, altitude 950m, en constatant que l'endroit se prête joyeusement bien à une journée de relaxation. J'y suis coincé de toute façon. Rien ne sert de ronchonner, prenons ça comme ça passe et profitons-en au maximum. Petites boutiques, bars à espresso, bons restaurants, il reste juste à trouver un plumard. Ce sera Best Western de justesse, à 129$ (Re bouleau noir!). Ils étaient complets hier et dans une couple d'heures No Vacancy sera allumé. Comme il n'est même pas midi, je laisse mes bagages au motel et repars en vélo dans le village, le motel étant un peu excentré. J'ai pris une bière en lunchant, un gros café latte pour dessert et je suis b'en pacté.


Le plus déboussolant dans ces journées de fiente, c'est quand j'entre dans une boutique de disques ou de livres et que je réalise que je ne peux (et veux) rien acheter qui alourdirait ma besace. Un CD ou un livre, même de poche, m'obligerait à lester le méga-bâton d'antisudorifique et quelques tubes de rechange. Il faudrait que ce soit un maudit bon livre pour que je le traîne encore pour plus de 5000 km...


Avec cet arrêt ici et la relative pénurie d'hébergement, je dois me rendre demain jusqu'à la grosse ville d'Eugene pour trouver un lit et un toit. C'est 600 mètres de grimpe en partant et un minimum de 180 km. Si je surveille bien mes indices de caféine et d'alcool, ce devrait être très faisable après cette journée de congé. Vent de chiffres.


44.2913, -121.5511

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