vendredi 22 août 2008

Jour 66 + 4: La vie au ralenti

0 km. Cum: 9322 km.


Moose Jaw - L'adage dit: On ne peut pas juger un homme sans avoir marché deux milles dans ses souliers. C'est Yves Corbeil qui disait ça dans une pub de margarine Fleischman quand j'étais flot. Ma mésaventure me permet une immersion intéressante dans le milieu hospitalier. On y voit l'organisation des tâches, la hiérarchie des rôles et l'absence flagrante (scandaleuse ?) de technologie dans le traitement de l'information médicale. Je pourrai surtout ajouter un peu d'expérience à mon empathie lorsqu'un ami partagera ce qu'il a vécu lors d'une visite, qu'on espère rare, à l'hôpital. Rien à voir avec des séances de chimio ou autres interventions majeures, mais j'aurai tout au moins marché moi aussi quelques km dans les belles pantoufles bleues en papier.


Monia a obtenu le feu vert de notre assurance-voyage pour venir me rejoindre et me raccompagner à la maison quand je serai plâtré. Ce serait sans doute la fin de semaine prochaine. On a tous les deux hâte à ce weekend en amoureux après plus de deux mois de séparation géographique. C'est une lune de miel imprévue aux frais de l'assureur, mais qui m'aura presque coûté un bras (le gauche). Comme dit Monia, je n'ai pas à me plaindre, nourri et logé à l'hôpital pour dix jours, je vis su' l' bras pour un bon bout. OK, ça va faire François Pérusse...


Autre belle avancée, j'aurai l'attelle plus sophistiquée que Monia a suggérée. Suffisait d'en parler à l'orthopédiste qui a transformé cette demande en prescription et ainsi la Saskatchewan va payer ça aussi. C'est très utile que ma physio de blonde me souffle les questions et les réponses et puis comme dirait Yves: Demandez et vous recevrez. Suffit de savoir ce qu'il faut demander. Me voici enfin libéré de mon poteau. On a laissé l'interface sur le dessus de ma main et on branche le tube que lorsqu'on doit me pousser des antibiotiques. Je peux maintenant circuler plus librement.


En regardant une rare pluie s'abattre sur la prairie ce matin, je me suis surpris à essayer de lire le vent comme dirait Dale Cannon. Bien à l'abri dans les corridors de l'hôpital, ça n'a plus d'importance. Je dois m'adapter à un rythme infiniment plus lent. Je jase avec mes voisins octogénaires, je fais des marches dans l'aile en distribuant des sourires, je lis en attendant les repas l'estomac impatient et je lis mes courriels. Maintenant qu'on m'a libéré du poteau, je pourrai peut-être envisager d'explorer plus de terrain que les 270 pieds linéaires de mon trajet actuel. Quel contraste avec le défilé de km que j'ai récemment avalé. Pas grave, le plaisir ne se compte pas seulement en kilomètres.



50.3916,-105.5245

2 commentaires:

Unknown a dit...

Je serais allée te chercher même si l'assureur ne payait pas. Tu étais sans doute parti explorer d'autres horizons lorsque j'ai tenté de te rejoindre hier soir. À ce soir mon amour.

Unknown a dit...

Salut Éric,

Heureux de voir que ton moral tient le coup.

Je me dois de t'en conter une bonne. Je suis assez fier de mon garçon.

Tout au long de ton périple, tu nous as fait voir qu'il existe encore beaucoup de bonne gens. Que l'on pense aux deux accidents que tu as vécus, il est clair que tu as rencontré sur ton chemin du bon monde.

L'autre soir, mon fils m'a demandé s'il pouvait faire quelques tour de vélo malgré l'heure tardive. J'ai accepté, il avait fait très chaud dans la journée et il n'avait pas fait beaucoup d'exerrcice.

Il a passé plusieurs fois au même endroit et il entendait quelqu'un parler.
Il a fini par comprendre que la personne s'adressait à lui et qu'elle avait besoin d'aide.

Je suis fier car il a immédiatement tenté de l'aidé, mais c'était au-dessus de ses forces...

Il a donc décidé d'appeler son père pour lui demandé de venir aider la dame.

Il m'a alors expliqué que la dame, plutôt corpulente, s'était assise sur une chaise à l'extérieur et que la chaise a défoncé...et la dame est coincée...

Imagine la scène, j'ai dû scier la structure de la chaise pour réussir à la sortir de cette situation.

J'ai même failli appeler les mâchoire de vie...

Vent de gravité