mardi 12 août 2008

Jour 60: Taxi !

142 km. Cum: 8671 km.


Sicamous, BC - Faut le faire. Je roule plus de 200 km dans une journée ponctuée de deux ascensions terribles et je prends un taxi pour aller au restaurant ! J'avais choisi mon motel au bureau touristique ne réalisant pas combien Kamloops est pentue. Rendu au motel en question, complètement en bas de la ville, je me suis bien rendu compte qu'il n'y avait aucun service autour à part un restaurant voisin du motel. Je ne remonte cette pente sous aucun prétexte, je vais me contenter de ça. Une fois douché, je me rive le nez sur la porte du resto fermé exceptionnellement le 11 août (!). Je ne remonte pas sur le vélo ce soir (surtout pour monter) et je ne ferai pas 4 ou 5 km aller-retour à pied, affamé, surtout qu'il est sept heures dépassé. J'ai alors appelé un taxi pour me faire monter chez East Side Mario's. C'est aussi paradoxal que Monia qui trouve toujours que je me stationne loin quand on va magasiner et quand on revient elle me demande si je veux aller prendre une marche...


J'ai roulé 2 km vers l'est ce matin où j'ai trouvé Tim Horton's pour déjeuner pour ensuite partir sur la Transcanadienne vers huit heures moins quart le soleil dans la gueule. La route est planche et le vent est contraire à la prévision du canal météo, c'est à dire dans la gueule. La route suit la voie ferrée et la rivière Thompson qui s'élargit en amont en le lac Shuswap. Les montagnes sablonneuses prennent de l'ampleur et s'habillent de plus de conifères à mesure qu'on s'enfonce vers l'est. Miracle électronique, la micro-carte du GPS est revenue à la vie et je peux de nouveau naviguer aux instruments.


Je roule une vingtaine de km avec Alex de Toronto qui retourne chez lui après avoir acheté un vélo à Vancouver. Il en est au 4e jour et roule bien, malgré son chargement. De Hope, il a choisi de passer par la vallée de la Fraser (le détour que je craignais de faire) et n'en revient pas de ma journée d'hier. L'accotement se rétrécit, on se remet en file et on se distance après quelques pentes. Ayant pris les devants, je m'arrête à Sorrento pour une courte pause-sandwich me disant que je rattraperai bien Alex plus tard. Je ne l'ai jamais revu, tellement il roule bien. Peut-être le verrai-je demain dans le col de Rogers.


Quand je ressors du dépanneur avec mon sandwich, trois motocyclistes que j'appellerais plutôt des motards observent ma bécane. Seule la fille du groupe semble dotée de la parole et elle me questionne candidement, trouvant déjà extraordinaire (!) mon 70 km de ce matin sur le planche. Elle m'a demandé si je levais le doigt aux voitures qui me klaxonnent. Je ne fais pas de gestes dont je ne suis pas prêt à assumer les conséquences. J'avais hâte qu'ils partent. Ça me donnait l'impression que le mâle alpha n'aimait pas trop qu'on parle à sa blonde. Ils sont repartis dans une pétarade effrayante.


Un long crochet vers le sud et quelques petites pentes bénignes pour contourner le lac mènent à Salmon Arm où il y a un festival de blues en fin de semaine pour les intéressés. Belle petite ville, j'y fais la pause sandwich à la crème-glacée. Toute une redécouverte qui goûte exactement comme quand j'étais jeune contrairement à beaucoup de friandises comme les cigarettes Popeye. Est-ce la recette qui a changé ou nos papilles qui ont évolué ?


Vingt autres km m'amènent à Sicamous. Pas grand-chose ici, mais c'est un bon camp de base pour le col de Rogers qui va me faire avancer l'heure et me rapprocher de l'Alberta. Faudra partir tôt. Vent d'aube.


50.8447, -118.9544

1 commentaire:

Unknown a dit...

Salut Éric,

Écoute n'ait pas de remords pour ton taxi, tu fais 200 km en vélo et chapeau, moi pour mon retour de Gatineau, j'ai fait 700 km EN VOITURE et j'étais brulé ben net.

Vent de honte