dimanche 17 août 2008

Jour 65: Go Habs Go !

139 km. Cum: 9227 km.


Swift Current, SK - J'allais fermer la télé et sortir de la chambre ce matin, mais ils ont annoncé que c'était la finale du 10000m après la pause. Je n'allais pas manquer ce duel entre Éthiopiens et Kenyans, surtout que Gebrselassie, le souriant recordman du marathon et roi du 10000m était du départ. Quel spectacle de voir des athlètes courir le km en 2m40s dix fois en ligne. Quand les Africains ont croisé la ligne d'arrivée, le Canadien était loin derrière dans un peloton de retardataires et ils leur restaient un autre tour à faire...


Je suis allé déjeuner au Maple Grove Inn. Hier en arrivant au village, Jason m'a indiqué toutes les bonnes places. Je ne me serais pas douté que je pouvais déjeuner à cet endroit. Comme il me l'a décrit, c'est une salle ordinaire, mais le service est empressé et la nourriture excellente. Les petits fruits de saison, hmmm. Je sens les regards curieux des locaux qui détectent rapidement l'étranger. Seule une dame autour du buffet n'a pas pu résister à me demander d'où je sortais.


À dix heures, je me mets en route. Mon pédalier est comme la manivelle d'un orgue de barbarie. Aussitôt que je tourne les pédales, il me vient une chanson en tête. Pour une première journée dans cette province, la chanson des Trois Accords me vient naturellement. «Saskatchewan, tu m'as pris ma femme...». On croirait que la route est planche dans ces grandes prairies, mais je suis dans une région de collines. Je commence dans les Cypress Hills et plus loin, il y a les Sand Hills. Ce ne sont pas des montagnes proprement dites, mais des ondulations constantes entre 750 et 825 m. Le vent NNE combiné à ma direction ENE fait en sorte que ce n'est pas un freeride, mais j'ai vu bien pire. Il n'y a pas un nuage et la chaleur sèche est confortable en autant de s'hydrater convenablement. Je n'ai plus la crainte des voitures que j'avais hier, je roule plus détendu, restant prudent comme d'habitude.


Plusieurs diraient qu'il n'y a rien à voir ici. Du foin, des silos, un chemin de fer, un troupeau de vaches de temps en temps. Il n'y a pas d'habitations à l'exception du village à chaque trentaine de km. Il faut essayer de voir au-delà et goûter la quantité d'espace, la grandeur du ciel, la pureté de l'horizon. La qualité de la route, qui permet dans le meilleur des cas de mieux apprécier l'environnement, est très variable. Sur une vingtaine de km, j'ai l'impression de rouler sur le macadam du Vieux-Québec. Cette route qui traverse notre pays au complet n'est vraiment pas à la hauteur de notre richesse collective. Ce n'est pas aussi pire que les routes en Afrique, mais l'Afrique va finir par faire mieux.


J'ai fait un arrêt à Tompkins et à 16:30, j'étais à Swift Current. J'ai trouvé un endroit alliant motel et restaurant. Une sympathique entreprise familiale au service impeccable et chaleureux. Je retrouve la simplicité aimable du Montana.


Ce matin, le propriétaire du motel portait un t-shirt du Canadien. Il affirme fièrement être un fan de la première heure. Il pense qu'on mérite la Coupe pour le centenaire de l'équipe. À Tompkins, je félicite un client de la station-service pour son tatouage au mollet: le CH avec le 19 de Larry Robinson. Il me pointe sa plaque d'immatriculation qui démontre qu'il est un vrai partisan. Lui aussi pense que 2008-09 est notre saison. Ça sent la Coupe. Vent de défilé.

50.2973, -107.8012

4 commentaires:

Anonyme a dit...

Un beau matin
Je suis parti au loin
Aller mener mon troupeau
En Ontario

J'ai laissé ma femme
En Saskatchewan
Je lui ai dit bientôt
Tu vas voir un chapeau

Ca va être le mien
Je vais être au bout du chemin
Tu va dire voilà mon mari
Qui arrive de la prairie

Mais à mon retour
Mon bel amour
M'avait sacré là
Pour un gars de Régina

J'ai pris mon chapeau
Et mon lasso
Je noie ma peine
Dans les bars de la plaine

Saskatchewan
Tu m'as pris ma femme
A ma crissé là
Pour un gars de Régina

Saskatchewan
Tu m'as pris ma femme
Depuis qu'est partie
Moi je suis un gars fini

Saskatchewan
Tu m'as pris ma femme
Mon cheval me parle plus
Les vache me disent "tu"

Saskatchewan
Tu m'as pris ma femme
Je vais prendre mon lasso
Pi ma te crisser dans l'eau

Saskatchewan
Tu m'as pris ma femme

De Jack

Jean-Luc a dit...

Content Eric de savoir que ton moulin à musique est reparti, c'est signe que tu es bien revenu de ta mésaventure, good ! C'est touchant de constater l'aide que tu as reçue samedi, et aussi de lire le message de ton camionneur repentant...

Tant qu'à être local dans ta musique, au Manitoba tu vas passer près du village natal de Daniel Lavoie, Dunrea. J'en connais pas d'autre sortis de là !

Bonnes prairies !

- JLH

Anonyme a dit...

Thank you Dave and all of you who took care of our Eric. The ride is sometime bumpy and life can be cruel. Thanks for making it sweeter. Marc-André (brother)

Merci à tous de participer à votre façon dans cette traversée quelques fois périlleuse. Lire ton blog, implique une attente journalière avec un léger soupçon d'inquiétude qui se multiplie, quant il y a un délai dans la transcription.

Chaque fois que je peux lire ces lignes, je suis rassuré, puis je savoure chacune de ces lignes. Je suis heureux que tu accomplisse ton périple sur un continent où tout le monde prend soin de mon p'tit frère. Prend bien soin de ton Canondale pour qu'il te ramène à la maison. Question de recommencer après un bon repos. Ben quoi ? C'est ça vivre!

Signé: Un viel Indianna Jones bedonnant qui aura le sourire fendu jusqu'aux oreilles, lorsqu'il verra passer sa vie devant lui.

Macaire

NoFear a dit...

Souvent j'pense à tes anecdotes en me disant qu'un show de réalité aurait pu avoir de grosses côtes d'écoutes à te suivre ton périples... Imagine les rencontres, les crevaisons, le motel sans payer, les boyz de ché plus quel village assis sur le perron qui t'ont fait prendre l'autre motel... L'aventure de Kicking butt et le tatoo que cela t'a laissé sur le postérieur! J'me demande quel aurait été la réaction de l'équipe de tournage lorsque tu t'es retrouvé dans le fossé... ""Continuez à filmer, il respire encore!!!"" Pis là on aurait D.Trump dire à Dave ""You're fired!"" Mais à ce moment Julie Snyder arriverait en talon haut et sa robe de femme enceinte et t'offrirait une valise pour remplacer ta sacoche amoché... Non mais penses-y, un vrai show!
Tu vois comment tu m'inspires! ;-)

Vent d'opportunisme!

take good care buddy!