mercredi 2 juillet 2008

Jour 17: Illinois ou Hilly-nois

161 km. Cum: 2579 km.

Carbondale, IL - Mr Myers m'attendait comme prévu à six heures tapantes pour me faire à déjeuner. Je ne m'attendais à rien de somptueux, mais il m'a fait ça mieux qu'au resto. Assis au bout de la table avec son café, il m'a fait la jasette avec son gros accent du sud. Jamais été aussi attentif en déjeunant. Dans son jeune temps, il bossait dans l'acier, ça l'a amené un peu partout et même cinq ans à Hawkesbury à un jet de pierre du Québec. Il s'est déjà pris dans la neige, il a vu les Expos au stade et a évité une contravention, car le gars de la Sureté trouvait que c'était trop de paperasse de coller un Américain. Pleins d'autres histoires avec des humains qui travaillent avec d'autres humains d'un peu partout. J'ai quitté à sept heures passées et j'aurais placoté avec lui le reste de la journée. Ça m'a fait m'ennuyer de certains qui n'en raconteront plus comme mon père et d'autres qui ne me les ont pas encore toutes racontées comme mon beau-père.

Après seulement 20 km de route, c'est déja l'Illinois. Il faut d'abord retraversé une nouvelle fois la rivière Ohio vers le nord-ouest et belle surprise, ce n'est pas un pont, mais un traversier. 5 minutes à voguer sur l'Ohio sur une barge. Cool...

Les 80 premiers km en Illinois sont d'abord une continuité des douces collines du Kentucky, mais petit à petit, les collines deviennent des montagnes avec certaines pentes à 10%. Il faut sortir les gros muscles des Appalaches. Le parcours est plus forestier et moins agricole, car je longe le Shawnee National Forest. Je fais une pause ravitaillement à Eddyville dans un dépanneur un peu bizarre qui me fait dire que je pénètre dans l'Amérique profonde. Pensez aux films des frères Coen et de grâce, allez louer Fargo encore une fois et ça va vous donner une idée.

À Tunnel Hill, voyant une piste cyclable, je m'informe à savoir où elle va et Alice qui marchait par là, me confirme que je fais mieux de rester sur la route. Alice travaille de nuit dans un pénitencier (décidément) et elle m'explique qu'elle ne doit jamais montrer sa peur. Elle court 5 à 10 milles par jour, sinon elle est de mauvais poil (moi je fais une dépression après deux semaines sans courir, à moins d'être en train de pédaler l'Amérique) et son mari travaille à la même place qu'elle. C'est fou ce que les gens peuvent raconter en 10 minutes.

Le relief se calme un peu dans l'après-midi et après une longue crête, on annonce un chemin côteux (Hilly terrain). Je n'ai jamais vu ça. Il y a toujours des panneaux pour avertir les camions d'une pente importante, mais une pancarte pour avertir d'un chemin côteux, c'est exotique disons. Ce fût très agréable en tout cas, car l'inertie de la descente était suffisante pour grimper la côte suivante. Des collines synchronisées. Des bovidés vraiment impressionnants avec des cornes de deux pieds grosses comme le bras m'ont fait stopper pour des photos. Ensuite la journée se termine sur du plat relaxe dans une réserve faunique longeant trois beaux lacs.

Me voici alors à Carbondale pour un court passage en Illinois. Je m'approche du Missouri (qu'il faut prononcer M'zuri ici) où les monts Ozarks sont coriaces parait-il. Ce n'est pas grave, je me sens d'attaque. Vent de puissance.


37.7289, -89.2065


.


.

Aucun commentaire: