Jour 28: Vive la France

93 km. Cum: 4137 km

Eads, CO - Vers 7:00, quand je suis sorti du Chatterbox Café, je ne m'attendais pas à voir deux cyclistes allant dans la même direction que moi. Hier soir, j'ai croisé un couple tout près du terrain de balle, mais ils se dirigent vers l'Est. Comme je n'ai vu personne d'autres, je me croyais le seul westbounder à Tribune. Mais, je ne savais pas qu'il y avait un B&B ici...

Jacques et Marie-Jo sont des Parisiens qui ont déjà fait la portion de Vancouver au Colorado et cette année, ils ont atterri à Chicago et terminent au Colorado. On m'avait dit que je rattraperais peut-être des Français et j'étais vraiment ravi de les rencontrer dès ce matin. Aujourd'hui, c'est ma deuxième journée où je fais un pied de nez au vent en roulant un peu moins de 100 km pour me placer en bonne posture pour pouvoir atteindre Pueblo dès samedi avec un vent du Nord-est.

J'ai roulé côte à côte avec les cousins jusqu'à la frontière du Colorado. Ils sont vraiment sympathiques avec une belle attitude de voyageurs, souriant au vent plutôt que de le maudire. Échanger dans sa propre langue, avec toutes les nuances, avec des gens qui vivent la même entreprise, c'est très agréable. Je sais que c'est encore une belle rencontre éphémère, mais au moins on aura la chance de bouffer ensemble ce soir étant donné que nous avons ciblé la même destination.

C'est beaucoup plus la chaleur que le vent qui a rendu la route plus ardue. On disait qu'il n'y avait rien entre Tribune et Eads et ce n'était pas un euphémisme. Le terrain s'assèche graduellement, ça grimpe un peu plus (maintenant à 1250 m) et avant d'arriver à Eads, c'est dans le chaparral qu'on chemine avec quelques petits cactus de temps à autre. Quand je suis arrivé à 12:45, il faisait 40C et j'ai englouti un litre de liquide ipso facto.

Un seul motel, un seul restaurant et une station-service, ce sont les seuls services sur lesquels nous pouvons compter. Après avoir essayé de résoudre la source de ma crevaison lente qui continue, je suis allé voir le village. Pas grand-chose, mais j'ai pu dégoter quelques fruits à la petite épicerie.

Hier soir, je suis allé voir deux parties de balle-molle. J'ai été surpris par quelques trucs. Premièrement, le back-stop à découvert sur le dessus transforme toutes les fausses balles derrière le marbre en menace pour les voitures et les têtes. Une question de sous probablement. Les équipes sont obligatoirement mixtes, les frappeurs hommes et femmes en alternance. Un but sur balles à un homme fait avancer tout le monde de deux buts pour éviter que le lanceur ne choisisse d'affronter que des femmes. Approche participative, la zone de prises est large et l'arbitre est là pas mal plus pour garder le compte de balles, de prises et de retraits. Ça m'a surpris de voir ça aussi décontracté, mais c'est rafraîchissant de voir des gens s'amuser tout en compétitionnant. Ce serait bien de voir cette approche dans tous nos arénas...

Je fais de nouvelles rencontres à tous les jours. En plus de Marie-Jo et Jacques, un groupe qui est parti de la Californie la même journée que j'ai commencé et qui lève des fonds pour la leucémie, Harris du Colorado qui est supporté par son épouse qui le suit en pick-up et James, enseignant de l'Orégon que j'ai croisé ici, en route vers l'Est. Ces rencontres enrichissent énormément chacun de ces kilomètres, le contact humain faisant partie des merveilles qui ponctuent cette route. Vent d'humanité.

38.4765, -102.7748

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